L’après-midi du samedi 5 décembre 2020 | ANNE-MARIE & CATHY


Une plongée dans le Kérity de leur jeunesse

Anne-Marie m’accompagne à la Carrière, retrouver Cathy à 14:30.

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De suite Cathy nous plonge dans un Kérity animé de personnages singuliers. Le temps menace, des averses, il grêle... descendre la départementale, toujours hostile, les voitures roulent vite malgré les travaux.

Cathy et Anne-Marie partagent leurs souvenirs, des anecdotes, les bandes de Kérity, les gars, les filles, des frères, des sœurs... Emprunter la passerelle qui nous mène sur le GR 34, remonter, se diriger vers Kerarzic. 

 

S’arrêter un temps et se régaler du changement des couleurs de la mer et du ciel... La mer est laiteuse, la lumière inonde, se déplace. La vue s’est déployée sur les îles, les « cailloux » : l’île Blanche en forme de bernique, l’île Saint-Riom, lumineuse... Évoquer les habitants, leurs histoires... Cathy, intarissable, connaît beaucoup de gens du coin, m'en fera rencontrer. En attendant, elle parle géologie, son mari est connaisseur, la pointe de Guilben, traces volcaniques... mon esprit finit par s’embrouiller, je peine à suivre...  

S'en retourner, tranquillement, glissades, sol détrempé, tapis de feuilles, chute, nous devenons prudents... Nouvelle averse de grêle... S'arrêter près de l'eau qui vient de sous la digue, celle qui ferme l'étang de Beauport, Cathy nous parle de l’ancienne roue du moulin, de ce qui était. 

On arrive à la fin de notre sortie, mais Cathy entreprend de nous montrer des maisons, remonter vers la ville, nous présenter à des gens qu'elle connaît : ils pourraient me parler du Kerity d'avant, des bois...

D’abord, il y a Jean, un ancien marin, chahuté par la vie, il habite près de l’ancien camping, une des entrées du bois de Beauport… Faire le tour de la clôture à la recherche d’une entrée, pas trouvé de suite, puis tirer sur le portail, entrer, dans le monde de Jean, l’appeler : il apparaît, échange généreux, sommes invités mais il a déjà du monde, alors on se reverra, faudra que je l’attire vers les bois qu’il fréquentait. L’est pas tout jeune Jean, faudra prendre le temps, l’embarquer en douceur... ; et puis il y a Yvonne, mais on apprend qu’elle est à l'hôpital, ce sera pour une prochaine fois ; enfin, Madame Baron, ancienne libraire à Rennes dont Cathy a connu la mère qui habitait la maison de ce côté de la rue. Pas là, tant pis, on sait qu’il faudra ré-essayer.


On s’apprête à se quitter, mais Cathy évoque une dernière fois leur jeunesse, convoque les fantômes, tiens ! D’ailleurs, en parlant de fantôme, de drôles d’histoires fusent, des prénoms émaillent les récits, ça situe, ils s’en passait dans le village, ça devient drôle, des bruits de chaînes ont sonné un temps, des jours, à la même heure, vers 6 heures du soir : inquiétude des villageois, exorcisme, et finalement le dénommé “La Ruine” émerge du récit, il hantait les lieux de ses trafics. On rit. De ces histoires émergent des groupes, des jeunes d’une époque, les liens singuliers qui les unissaient, agrégeant de nombreux souvenirs à des réputations, à des figures... Elles semblent trouver aujourd’hui les prolongements chez d’irréductibles gaillardes qui usent d’une côte qui leur est familière.

Cathy me dit qu’elle est partante pour nous revoir une prochaine fois, aller dans le bois, aussi pour m'aider à préparer des rencontres...

Repartir : Anne-Marie va de son côté retrouver sa voiture, on finit par avoir un peu froid. Cathy s’en retourne à la carrière, je l'accompagne jusqu'au début du chemin qui descend vers les roseaux... Surprise, j'aperçois le chien dont m'avait parlé Jacques, le lévrier irlandais ! Un géant, maigre, poilu... Échange avec le maître : il habite la maison 32, à côté la crêperie, pas farouche, il sympathise avec Cathy, il dit demeurer là en continu depuis 4 ans, maintenant qu’il est retraité... Je pense bien le revoir lui aussi.