Lundi 11 janvier 2021 | JACQUES, LAURE, LES BIPÈDES DU GOELO et l'ENTREPRISE "CHANTIERS"


Un chantier rondement mené

Lundi 11 janvier 2021, le chantier de la passerelle dans le bois,
toute la journée.

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Rejoindre Jacques et Laure vers 8:30, ils se préparent pour le chantier de la passerelle. J'avais été prévenu de l'affaire. La passerelle, on l'avait fréquentée à l'automne avec Mireille, Gilles, Frédérique et Olivier qui, lui, était tombé dans l'eau en voulant l’emprunter... Là, c'est deux belles poutres en chêne de plus de 5 m qui attendent dans le hangar.

Nous attendons les gars de la ville pour les charger avec leur camion grue. C’est la scierie d’Eric Léon à Lantic qui a préparé ces poutres… Quant aux lattes rainurées, c’est Gilles Morio.

Tout le matériel est prêt, Laure a embarqué le café. Avec Jacques, ils comptent sur les ‘Bipèdes du Goëlo’, une association de marcheurs, pour descendre le matériel. Après, ce sont les jeunes du centre « Chantiers » qui vont aider au montage. 

9:20, les gars de la mairie arrivent, le camion est à la manœuvre, les poutres sont attachées, et nous assistons au tirer lever des deux rails : progressivement, ils s’élèvent, sont mis en place, et nous partons vers l’entrée forestière, route de Cosquellou.  

 

   

9:50, les poutres sont déposées, le geste du bras de la grue est précis, rapide… Pause café, Jacques soigne ses troupes. Une dizaine ‘Bipèdes' arrivent...


10:00, Tout le monde, Jacques officie, accueille, expose le déroulement des opérations. J’aime cette ambiance de préparatifs, le regroupement qui annonce la taille, voir les forces en présence, appréhender le théâtre des opérations. 

 

A 10:20, une colonne se forme, avance laborieusement, la pente se fait étroite, le chemin se creuse, devient boueux… Juste devant moi, glissade du dernier des porteurs de poutre, 6 qu’ils sont, attachés aux sangles, à ces élingues qui les enchaînent, l’équipe doit être au diapason… Faut savoir s’arrêter, récupérer avant de se remettre à la peine sur un sol qui ne demande qu’à se dérober.  


Les porteurs de traverses suivent… Ils finiront par déposer leur butin près du cours d’eau, le Correc, qui nous enveloppe de ses gargouillis : il file à vive allure, pressé d’aller à la mer toute proche, malmène ses berges. C’est qu’il coule dru depuis un moment celui-là. 

La poutre est manœuvrée aussi, faut la réorienter, la positionner pour bien l’engager, déjà les plus aguerris ont traversé le cours d’eau pour déposer leur fardeau à l’emplacement de la passerelle précédente. La poutre passe au-dessus du Correc… Tout le monde est aligné sur la berge et jauge l’à faire. Le « père fondateur » est parti en reconnaissance de l’autre côté, il fût à l’origine du premier pont qui permit aux amateurs de traverser en courant…  

Deuxième tour..., descendre l’autre poutre et le reste des lattes. Il est 10:30. L’équipe termine sa rotation, le matériel est déposé et il est temps, Jacques remercie tout le monde. Les ‘Bipèdes’ repartent, satisfaits, ils seront les premiers à apprécier le pont retrouvé et à profiter du circuit.

Un nouvel équipage débarque, « Chantiers », avec Emma, Lucas et Tony, ils attaquent avec les berges, plus exactement, ils recreusent aux emplacements des fondations de l'ancienne passerelle. Lucas d'un côté et Tony de l'autre. Le vieux bois pourrissant est sorti, laissant place à des fondations plus solides, avec les pierres récoltées dans le lit du cours d’eau. Remonter les cailloux sur les berges, ça prend du temps... 

Indéniablement certains aiment à patauger dans l'eau froide du Correc.  

Maintenant le chantier avance à son rythme de croisière : creuser, damer, remettre de la terre, damer de nouveau, empierrer, puis recouvrir les fondations avec la terre la berge sableuse, limoneuse. Pour finir, des pierres massives, assez plates. Elles assureront l’assise des poutres posées sur la tranche. Écartement : 1,20 m, largeur des lattes : 1,50 m. Jacques vérifie les niveaux, fait corriger… pose les lattes et tend un premier cordeau. 

Il est temps pour Lucas de repartir, il a rendez-vous, Philippe, le responsable de l’équipe est venu le chercher, il est midi, ça annonce le temps de la pause… Je les raccompagne. Laure me rejoint, Jacques a décidé de rester, de poursuivre, il veut avancer. 


Retour, il est 13:45. Impressionnant, Jacques a presque fini ! Le platelage est devenu son atelier : cordeau tendu, équerre, mètre, visseuse… Il perce : foret de 3 pour des vis de 6.  

14:30, posent des lattes à intervalles réguliers, et Laure, avec le cache de protection de la chaîne de la tronçonneuse fait le gabarit. Les cordeaux guident Jacques pour placer les trous. Ces deux là font équipe, avancent vite : Laure est en stage avec Jacques depuis septembre. Jacques patauge toujours, il aime l’eau, passe sans cesse d’un côté à l’autre de la passerelle, aïe, il va manquer 5 lattes… ça tombe bien, l'équipe de Philippe et Emma arrive, 15:00, ils iront  chercher les lattes manquantes à l’Abbaye. Un quart d’heure plus tard, ils sont de retour, Jacques et Tony les posent aussitôt, c’est le temps des finitions et du rangement. 



Avant de repartir, tout le monde veut jouir du travail fini, de la passerelle aboutie. Lucas, assis sur l'ouvrage, les jambes ballantes, contemple l’eau ; on passe, on repasse, on discute. Le pont est adopté !

Chacun repart de son côté, avec du matériel : l’équipe de « Chantiers » repart à pieds par l’autre rive, Jacques leur emboîtant le pas, tandis que je remonte avec Laure, retrouver sa voiture... Il est 15:30. 


Voilà un chantier rondement mené !